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Bigonnet,
membre du conseil des cinq-cents. Après avoir rempli différentes
places depuis la révolution, notamment celle de maire de
Mâcon, il fut nommé, en mars 1798, député
au conseil des cinq-cents, par le département de Saône-et-Loire.
Le 25 août, il s’opposa au rétablissement des impôts
abolis par la révolution, en disant : « ou les impôts
qu’on veut rétablir sont injustes, ou la révolution
qui les a abolis n’est elle-même qu’une injustice ».
On le vit, le 8 décembre de la même année, profiter
de la déclaration de guerre faite aux rois de Naples et de
Sardaigne pour s’étendre, dans un discours qui fut souvent
interrompu par des murmures, sur la perfidie des rois en général.
Le 8 septembre 1799, il attribua les revers des armées françaises
à la réaction politique de l’intérieur, et
ajouta que le meilleur moyen de l’arrêter était d’organiser
la liberté de la presse, et les sociétés politiques.
Lié intimement avec le parti révolutionnaire des conseils,
il insista, peu de jours après, pour qu’on déclarât
la patrie en danger, et se rangea au nombre des députés
qui, à Saint-Cloud, montrèrent le plus de résistance
à Bonaparte, dans la révolution du 18 brumaire an
8 ; il était aisé de juger d’après cela que
Bigonnet ne ferait point partie du nouveau corps législatif,
organisé à cette époque, aussi en fut-il exclu.
Depuis lors, après être resté quelques années
dans l’obscurité, sous une espèce de surveillance
ordonnée par Napoléon, il reprit l’exercice de ses
fonctions de maire, et fut élu, en 1815, député
du département de la Haute-Saône à la chambre
des représentants ; il y parla fort peu, parut seulement
à la tribune le 23 juin pour discuter la reconnaissance proposée
de Napoléon II, prétendit que cette question était
bien décidée relativement à la France, mais
non à l’égard des puissances alliées, et ajouta
: « La magnanimité de l’empereur laisse le trône
à son fils, et ce fils est appelé à y remplacer
son père ; mais quand on opposera à vos commissaires
l’abdication de 1814, que pourront-ils répondre ? Réfléchissez
donc sur le parti que vous avez à prendre, et ne prononcez
pas si légèrement sur de si grands intérêts
! » . (Biographie Moderne, 1815.)
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