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Bernard
(Simon), général du génie, naquit
a Dole en 1779, de parents pauvres. Grâces aux leçons
d'un digne ecclésiastique, il fut reçu à l'École
polytechnique à l'âge de 15 ans. Arrivé à
Paris au milieu de l'hiver le plus rigoureux, à pied, le
sac sur le dos, un bâton à la main, il mourait de faim
et de froid sur l'un des quais de la ville, lorsqu'il fut recueilli
par une bonne femme qui l'emmena chez elle, le réchauffa,
et le conduisit à l’École. Là, Bernard se forma
à l'enseignement de Lagrange, de Laplace, de Haüy, de
Berthollet, de Chaptal, de Fourcroy, et surtout de Monge, et sortit
le second dans la promotion du génie. Il fit ses premières
armes à l'armée du Rhin, où il devint bientôt
capitaine. Chargé par Napoléon, pendant la campagne
de 1805, d'une mission importante, il devint son aide de camp, et
pendant les cent-jours il fut mis à la tète de son
cabinet topographique. Il combattit à Waterloo, essaya en
vain de reformer l'armée, et ne put obtenir de suivre l'empereur
à Ste. Hélène. Exilé à Dôle
par la Restauration, il alla rejoindre Lafayette aux Etats-Unis.
Le gouvernement de l'Union comprit tout de suite les services qu'un
tel homme pouvait rendre, et lui confia les plus grands travaux
qui aient jamais peut-être été exécutés
ou conçus dans aucun pays. Relier entre elles toutes les
parties de l'Union par des routes, des canaux, des rivières
navigables, en prenant pour base du plus vaste système de
communication ou plutôt ces mers intérieures que l'Europe
envie à l'Amérique ; enfin, mettre à l'abri
de l'invasion 1600 lieues de frontières, en construisant
15 places de guerre, et un grand nombre de forts : telle fut
la tâche que le général Bernard proposa aux
États-Unis. - A la nouvelle de la révolution de Juillet,
le général Bernard, qui avait achevé les immenses
travaux qui lui avaient été confiés, voulut
revoir la France. A peine de retour, il fut nommé aide de
camp du roi, et bientôt après lieutenant général
du génie. Le 6 septembre 1836, il devint ministre de la guerre,
et conserva le porte-feuille jusqu'à la chute du cabinet
du 15 avril. Il meurt en 1839. Le gouvernement des États-Unis,
en apprenant la mort du général Bernard, honora sa
mémoire par un ordre du jour, et ordonna que les officiers
de l'armée porteraient le deuil pendant 30 jours.
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