L’Impromptu,
on le sait, est une petite pièce de vers faite sur-le-champ, qui
renferme une plaisanterie, une pensée fine ou délicate. Presque
tout le monde connaît l’ingénieux Impromptu de St-Aulaire, âgé de
80 ans, à Madame la duchesse du Maine (*).
C’est
déjà un mérite de quelque distinction que de pouvoir ainsi énoncer
une jolie idée sans préparation ; car cela prouve de la justesse
et de la prestesse d’esprit. Mais improviser
est davantage, puisqu’il faut sur-le-champ traiter un sujet
donné. Il y a eu des improvisateurs dans tous les temps et chez
toutes les nations ; ils ont surtout été communs en Italie, et nous
devons à la langue du pays le mot qui exprime cet art. Nous avons
fait improviser, d’improvisar.
*
On aime à revoir les jolies choses. Nous le rappellerons donc :
on jouait chez cette princesse au secret ; l’aimable vieillard répondit
à la question qu’elle lui fit :
La
divinité qui s’amuse
A
me demander mon secret ;
Si
j’étais Apollon ne serait pas ma muse.
Elle
serait Thétis, et le jour finirait.
(Journal
de Paris, 2 brumaire an X- 24 octobre 1801.)