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Fête des Rois

 

Le Roux (Philibert-Joseph), Dictionnaire comique, satyrique, critique, burlesque, libre et proverbial (...), tome 2, Lyon, 1752.

   
 

Roi de la fève. Pour l'explication de ces mots il est bon d'éclaircir le lecteur des cérémonies de cette dignité. La veille des Rois, qui est le 5 janvier, les voisins ou autres bons amis s'assemblent pour manger le gâteau, dans lequel ordinairement est cachée une fève. Ainsi avant que ces personnes se mettent à table, on coupe le gâteau en autant de parts qu'il y a de conviés, on en distribue ou laisse prendre une portion à chaque personne de la compagnie, et celui ou celle dans le morceau de qui se trouve la fève porte le nom de Roi ou de Reine, selon que c'est un homme ou une femme. Le morceau surnuméraire des parts de ce gâteau, (car on fait toujours une portion de plus qu'il n'y a de personnes) est la part qui est destinée pour le premier pauvre ; et on appelle cette part, la part du bon Dieu ou de la Sainte Vierge. Mais s'il arrive que la fève soit dans la part du bon Dieu, pour lors on tire aux billets pour voir sur qui tombera le sort de la Royauté. Les personnes de qualité se divertissent de la même manière, à la réserve qu'ils se servent plus ordinairement de billets que de gâteau, et que pour rendre le divertissement plus agréable, ils créent des officiers qui servent celui qui est le Roi, et tous ces officiers sont des personnes de la compagnie à qui le sort des billets a distribué les charges, depuis celle de ministre jusqu'à celle de bouffon.Ce qu'il y a de divertissant, c'est quelquefois que la charge de bouffon, qui doit divertir le Roi, tombe sur la personne la plus prude et la plus réservée de la compagnie, et pour lors il n'y a prud'hommie qui tienne, il faut qu'elle bouffonne et divertisse le Roi et toute sa Cour. Il est à remarquer que lorsque le Roi ou la Reine boit, il est enjoint à toute la table de crier à haute voix, le Roi ou la Reine boit, sous peine d'amende. Une autre particularité, c'est qu'il est permis à la personne sur qui le sort de la Royauté est tombée, de choisir une personne de la compagnie pour sa Reine, ou pour son Roi. Ce divertissement se pratique généralement par toute l'étendue de la France, et même en d'autres pays, et il n'est pas depuis le plus simple manant jusqu'aux personnes de la plus haute qualité, qui ne célèbrent avec plus ou moins de magnificence la fête des Rois. Et la chose la plus divertissante, c'est d'entendre les cris de la rue, en quelque coin ou place qu'on aille dans les villes de France, cette soirée on n'entend crier que le Roi boit, la Reine boit.

     

 

 

Paris, le 6 janvier.
C'était un usage antique dans la monarchie française de célébrer dans les familles la fête des Rois. Un gâteau garni d'une fève paraissait au dessert ; on le coupait, on le distribuait avec un joyeux appareil ; le nombre des parts était égal au nombre des convives ; on proclamait roi celui qui avait la fève. Des santés étaient portées, des couplets chantés, et cette fête, célébrée dans les châteaux et dans les chaumières, rappelait les institutions monarchiques, les usages de nos pères, et resserrait les liens des familles et des amis. Ces réunions patriarcales et fraternelles furent proscrites sous le règne de l'anarchie, et ne reparurent, sous le despotisme, qu'avec une froide et triste solennité. Le caractère national a retrouvé sa franchise et sa gaieté, en retrouvant ses Princes légitimes, et le jour des Rois est fêté aujourd'hui dans toute la France, avec cette vive allégresse qui naît du bonheur présent et des grandes espérances de l'avenir.
(Journal de Lyon, 12 janvier 1815.)

 

   

 

 

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