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Marquis
(préfet du département), Mémoire statistique
du département de la Meurthe, publié par ordre du
gouvernement. Paris, Imprimerie impériale, an XIII (1805) |
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A
l'exception des jeunes élégants qui s'assujettissent
aux modes de la capitale, les hommes s'habillent assez simplement,
et les fréquentes vicissitudes de l'atmosphère rendent
l'usage des vêtements de drap presque continuel : ceux de
Sedan et de Louviers sont préférés par les
hommes aisés. Le bourgeois s'habillait autrefois en Elbeuf
les jours de repos ; mais la réunion de la Belgique à
la France a introduit l'usage des draps des fabriques de Verviers
et de Montjoye, qui passent pour très solides, et qui sont
à meilleur marché. Les draps rayés façon
de Silésie, les bouracans et les camelots, qui servaient
aux habits d'été, ne se portent presque plus ; on
leur préfère les draps de coton. Les fabriques du
département fournissent les coatings, dont les hommes du
commun font des redingotes ou des houppelandes pour l'hiver ; les
calmouks et la castorine sont employés à cette espèce
de vêtement par la classe riche. L'habit de travail des ouvriers
est ordinairement en ratine pour l'hiver, et d'une toile de ménage,
moitié coton et moitié fil pour l'été.
Les gens de campagne s'habillent en tiretaine ou miselaine, qui
se fabrique dans le pays, et dont ils fournissent même la
matière aux tisserands. La couleur dominante est le vert
dans le bassin de la Seille ; le brun, sur la Sarre ; le gris mélangé
de brun, dans la partie supérieure des bassins de la Moselle
et de la Meurthe ; le gris pur, dans les parties inférieures,
excepté dans une partie de l'arrondissement de Toul, où
l'on préfère la couleur brune. Les vestes et les culottes
sont de panne ou de ratine, excepté pendant les chaleurs
de l'été ; alors on y substitue un vêtement
de toile grossière, quelquefois avec des raies de coton ;
le sarrau est de toile non teinte, et le bonnet de travail en laine
grise ou mélangée de rouge et de bleu. Autrefois,
les paysans portaient presque toujours chez eux des sabots ; maintenant,
ils ne sont plus guère en usage que dans la partie qui avoisine
les Vosges ; ailleurs, il n'y a que les domestiques qui en portent,
et pour les travaux de l'intérieur. En général,
la mise des habitants de la campagne annonce l'aisance, et a forme
des vêtements diffère peu des usages des villes.
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