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Guerres
des Vendéens et des Chouans contre la République française,
ou Annales des départements de l'Ouest pendant ces guerres,
par un officier supérieur des armées de la République,
habitant dans la Vendée avant les troubles. Tome 3. Paris,
Baudouin, 1825. |
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Du
15 (janvier 1794). — Le comité de salut public, au représentant
Garnier de Saintes. (Paris.)
"La création du corps de cavalerie dont tu as ordonné
la levée, est contraire aux principes ; car la Convention
a proscrit, par plusieurs décrets, toutes les créations
parasites qui croisent les opérations générales,
et changent seulement l'emploi des moyens effectifs sans les accroître
véritablement. Le nom particulier de dragons de la montagne
est aussi une sorte de distinction, et si un privilège semblable
pouvait être accordé, ce devrait-être au moins
à des corps qui l'auraient mérité par quelque
action brillante. Mais tandis que nos anciens corps, qui ont combattu
avec valeur et constance pendant toute la campagne, ne sont distingués
que par leurs numéros respectifs, un corps neuf serait seul
honoré d'une qualification qui semble l'élever au-dessus
des autres. Il ne nous paraît pas moins irrégulier
que tu te sois réservé la nomination des places de
l'état-major. Tu dois sentir que si chaque représentant
délégué créait ainsi à son gré
des corps nouveaux, auxquels il donnerait des dénominations
particulières et dont il se réserverait de nommer
les états-majors, il régnerait bientôt la plus
inextricable confusion dans les troupes ; que les soldats ou cavaliers
des corps non-privilégiés les déserteraient
pour se jeter dans des corps nouveaux, et qu'il s'ensuivrait la
désorganisation la plus complète. En rendant donc
justice à la pureté de tes intentions, le comité
ne peut approuver la mesure que tu as prise.
"Le comité a appris avec étonnement que tu aies
délégué tes pouvoirs à un de tes collègues,
ce qui répugne à tous les principes. Nous t'observons
de plus que ta mission n'a pour objet que l'organisation du gouvernement
révolutionnaire dans les départements de la Sarthe
et de Loir-et-Cher, conformément aux pouvoirs qui doivent
t'être parvenus dans ce moment.
" Signé, Carnot , Bilaud-Varenne et Prieur. "
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