La plupart des auteurs ayant traité de la Garde attribuent aux conscrits-grenadiers
des revers bleus (Alfred de Marbot, Fallou, Lachouque, etc...).
Mais il semble que tous ces auteurs ont puisé à la même source,
à savoir soit dans l'ouvrage d'Emile Marco de Saint-Hilaire, soit
dans la plus ancienne "Histoire
de l'Ex-garde" (1821). Cet ouvrage décrit de la façon suivante
l'habit porté par ces unités :
"Habit bleu de roi, coupé à l'uniforme des grenadiers et fusiliers-grenadiers,
mais court, et nommé habit-veste ; collet bleu uni, revers carrés
en drap bleu uni avec sept boutons; parements rouges, sans liseré,
et petites pattes de manche blanches avec trois boutons. Doublure
des basques blanche, avec liseré écarlate ; passepoil des poches
écarlate, garni de trois gros boutons ; deux gros boutons aux plis
de la taille.
Retroussis garnis de quatre aigles en drap écarlate.
Pattes d'oie pour épaulettes en
drap bleu, liseré écarlate.
Mais les deux représentations graphiques indiscutablement contemporaines
des conscrits-grenadiers (une estampe de Noël et une gravure de
Martinet) leur donnent des revers blanc.
Florentin Guitard, qui a commencé sa carrière militaire au premier régiment
de conscrits-grenadiers, décrit comme suit son habit dans ses Souvenirs
militaires : « Habit bleu, court, avec
revers blanc, passepoils rouges. »
Il semble donc que la description donnée par l’Histoire de l’Ex-Garde
comporte une erreur reprise par tous les auteurs qui ont suivi et
se sont recopiés les uns les autres.
Les boutons étaient ceux de la Garde, en cuivre, timbrés de l'aigle.
Le shako était semblable à celui des fusiliers-grenadiers, avec plumet
rouge, galon blanc en V sur les côtés, plaque à aigle en cuivre
jaune.
Les guêtres étaient noires, en forme de "bottes à la russe"
d'après l'Histoire de l'Ex-Garde,
avec boutons de cuivre. Guitard écrit : "demi-guêtres noires
à cœur".La giberne était garnie d'un petit aigle couronné,
de cuivre jaune. Baudrier et porte-giberne étaient du modèle de
la ligne, en buffle blanchi.