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Dernière modification: 24/11/2002 Vins
Principaux vins de
France. Les
principaux vins de France sont ceux d’Orléans, de Bourgogne, de Gascogne, de
Languedoc, de Provence, d’Anjou, de Poitou, de Champagne, etc. Les
vins d’Orléans sont vineux et agréables ; ils n’ont ni trop ni trop peu de
corps ; ils fortifient l’estomac ; mais ils portent à la tête, et ils
enivrent aisément. Pour les boire bons, il faut qu’ils soient dans leur
seconde année. Les
vins de Bourgogne sont la plupart un peu gros, mais excellents. Ils ont pendant
les premiers mois quelque chose de rude, que le temps corrige bientôt. Ils sont
nourrissants ; ils fortifient l’estomac, et portent peu à la tête. Les
vins de Gascogne sont gros et couverts, peu astringents néanmoins. Ils ont du
feu sans porter à la tête, comme les vins d’Orléans. Ceux de Grave qui
croissent auprès de Bordeaux, et qu’on nomme ainsi à cause du gravier de
leur terroir, sont fort estimés, quoiqu’ils aient un goût un peu dur. Le vin
rouge de Bordeaux est austère ; il fortifie le ton de l’estomac ; il ne
trouble ni la tête ni les opérations de l’esprit ; il soufre les trajets de
mer, et se bonifie par le transport ; c’est peut-être le vin de l’Europe le
plus salutaire. Les
vins d’Anjou sont blancs, doux et fort vineux. Ils se gardent assez longtemps,
et sont meilleurs un peu vieux. Les
vins de Champagne sont fort délicats : ce qui est cause qu’ils ne portent
presque point d’eau, et nourrissent peu. Ils exhalent une odeur subtile qui réjouit
le cerveau. Leur goût tient le milieu entre le doux et l’austère. Ils
montent aisément à la tête, et passent facilement par les urines. Ceux de la
côte d’Aï sont les plus excellents. Les
vins de Poitou ont de la réputation par le rapport qu’ils ont avec les vins
du Rhin ; mais ils sont plus crus. Les
vins de Paris sont blancs, rouges, gris, paillets, faibles et portant peu
l’eau. Les
vins de Roanne flattent le goût ; ils croissent sur des coteaux, dont la
plupart regardent ou l’orient ou le midi : ce qui ne peut que les rendre
excellents. Les
vins de Lyon qui croissent le long du Rhône, connus sous le nom de vins
de rivage, sont vigoureux et exquis. Ceux de Condrieux surtout sont loués
pour leur bonté. Les
vins de Frontignan, de la Cioutat, de Canteperdrix, de Rivesalte, sont
comparables aux vins de Saint-Laurent et de Canarie. Ils ne conviennent point
pour l’usage ordinaire, et ils ne sont bons que lorsqu’il s’agit de
fortifier un estomac trop froid, ou de dissiper quelque colique causée par des
matières crues et indigestes. On en use aussi par régal, comme on use des vins
d’Espagne. Ces
vins contiennent une grande quantité de sels, beaucoup de soufre et peu de
flegme : ce qui vient de la façon qu’on donne au raisin dont on les fait. On
en tord la grappe avant de la cueillir, et on la laisse ainsi quelque temps se
cuire à l’ardeur du soleil, qui enlève une bonne partie de l’humidité ;
en sorte que leur suc trop dépouillé de son flegme ne peut ensuite fermenter
entièrement ; d’où il arrive qu’il retient une douceur et une épaisseur
à peu près semblable à celle des vins d’Espagne. Pour
ce qui est de l’année, il faut y avoir beaucoup d’égard, si l’on veut
juger sainement de la qualité d’un vin. Celui de Beaune, par exemple, demande
une saison tempérée, et celui de Champagne veut une saison bien chaude. Le
premier est sujet à s’engraisser quand les chaleurs ont été grandes, et le
second demeure vert après un été médiocre ; il en est de même des autres
vins ; mais le détail en serait inutile. (L'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Arts et des Métiers, tome 17, 1765.) Dijon. La vendange sera médiocre. Le Beaunois, cependant plus favorisé que les autres parties de la Côte-d’Or, présente une récolte plus abondante. On s’accorde à croire que nos vins seront d’une bonne qualité. (Journal de Paris 20 vendémiaire an 10.)
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