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Dernière modification: 24/11/2002 Maladies Vénériennes. Lorsqu’on
examine d’un œil philosophique l’appareil merveilleux qu’emploie la
nature pour reproduire les êtres, on est ravi d’admiration. Quelle multitude
prodigieuse de vaisseaux, de veines, de nerfs, de glandes ! quel ordre étonnant
dans leur distribution et leur combinaison pour l’élaboration de la liqueur régénérative
de l’homme et des animaux ! Pourquoi faut-il que cette source de plaisirs et
de fécondité puisse s’altérer et devenir un cloaque qui distille
l’infection, la corruption, la stérilité, les souffrances et la mort ? Le
sentiment du plaisir a entraîné l’abus des jouissances. Inde
mali labes. Mais
quelle est l’origine de ce mal ? d’où vient-il ? quand a-t-il commencé ?
Il paraît qu’il a passé d’Amérique en
Espagne, sur la fin du 15e siècle ; qu’il a pénétré dans le royaume de
Naples, en 1498, avec l’armée de l’empereur Ferdinand, qui y faisait alors
la guerre aux Français ; qu’il ne s’est introduit en Russie que du temps de
Pierre-le-Grand, parce que jusqu’alors la nation russe n’avait eu aucun
commerce, aucune liaison avec les étrangers. S’il faut en croire Voltaire, il
était connu en France en 1496. Les
sauvages de l’Amérique se débarrassent de cette contagion avec la même
facilité qu’ils la gagnent ; quand même le mal serait enraciné au dernier
degré, celui qui en est infecté peut être rétabli parfaitement en peu de
temps, sans crainte de rechute, à moins qu’il ne s‘y expose volontairement.
Las sauvages pratiquent cette cure sans avoir besoin du mercure, sans même en
avoir aucune connaissance, et ils regardent cette maladie comme une des plus
faciles à guérir par le seul usage des plantes ; mais quelles sont ces plantes
? C’était un secret qu’il était impossible de leur arracher, dans la
persuasion où ils étaient que si le remède venait à la connaissance des
Européens, il perdrait sa vertu. Inutilement, à force d’argent, a-t-on tenté
d’en obtenir la révélation. M. Kalm, élève de Linnée, qui a parcouru les
forêts et les déserts de l’Amérique septentrionale, est parvenu à découvrir
ce secret, qu’il a consigné dans les Mémoires
de l’Académie de Stockholm. On y voit une description très ample et très
détaillée de la lobelia, qui paraît
être celle que les sauvages emploient préférablement et généralement contre
la maladie vénérienne. Cette lobelia est le rapuntium de
Tournefort. Le remède consiste à prendre une décoction de la racine de cette
plante, qui agit comme purgatif, et à laver journellement avec cette même décoction
les parties les plus attaquées par la maladie. En quinze jours ou trois
semaines, la guérison est radicale. Pour
faire cette découverte, M. Kalm a eu recours au colonel William Johson, pour
qui les sauvages avaient beaucoup de respect et de confiance. Ils ne lui ont
point caché les plantes dont ils faisaient usage, et la manière dont ils
traitaient la maladie. Un des sauvages, habile dans ces sortes de cures, lui déclara
qu’il s’était servi quelquefois de la lobelia, mais qu’il avait encore plus de confiance dans la décoction
de la racine de Caenothus Americanus L. Il
n’y a point d’exemple, dit M. Kalm, qu’un sauvage américain soit mort de
cette maladie ; point d’exemple qu’un malade, quelqu’attaqué qu’il ait
été, soit mort pendant le traitement ; point d’exemple d’un malade traité
selon cette méthode, qui n’ait été guéri. Un
telle découverte est un présent fait à l’humanité ; on ne peut trop la
rendre publique. (Journal de Paris, 1er novembre 1780). Le
phiteuma des Alpes est semblable au lobelia
syphillitica, et en a les mêmes effets. Cependant,
il faut observer qu’un remède efficace pour ces peuples ne le serait pas pour
un Européen, soit que le tempérament lâche et mou des sauvages donne moins de
prise à cette maladie, soit qu’étant très ancienne parmi eux, et comme
indigène, elle s’y soit affaiblie, comme cela est arrivé parmi nous, soit
enfin que le climat y contribue. La
vérité est que les Européens n’ont encore trouvé que le mercure qui les guérisse
sûrement et parfaitement, quoique l’on ait tenté les remèdes tirés des végétaux,
ce qui doit mettre en garde contre les annonces des charlatans qui promettent de
guérir sans mercure ; ou ils pallient le mal, ou ils emploient cette substance.
Ce
serait le cas de parler ici d’un certain médecin qui s’était fait fort
d’avoir commerce public, en présence de témoins, avec la femme la plus gâtée,
qui aurait été choisie à cet effet, sans attraper aucun mal, moyennant
quelques préparations et son eau fondante anti-vénérienne, dont il avait le
secret. Des gageures avaient été faites (voyez la Gazette de Santé, du 5 juin
1777) ; mais un tel défi doit rester enseveli dans le plus profond oubli. Il
alarme la pudeur et offense la délicatesse. Il n’est point de plus heureux préservatif
que la sagesse, la modération et des liaisons honnêtes et légitimes.
(Dictionnaire de l’Industrie, Paris, An IX, Tome 4, p. 188) ________________ Annonce
et avis Divers. Traitement
des maladies secrètes, par Louis Fleury, ancien médecin de la Marine, auteur
de la Nouvelle méthode simplifiée de se
guérir soi-même de toutes les Maladies vénériennes, tant anciennes que
nouvelles, d’écoulements virulents, de fleurs blanches, de maladies laiteuses
et de toutes celles qui dépendent de la corruption du sang, sans employer
le mercure, ni aucune autre préparation minérale corrosive. Ce
traitement est doux, facile, sûr, peu dispendieux ; il convient mieux aux
personnes faibles, délicates, poitrinaires, aux enceintes, aux enfants,
à ceux qui sont déjà épuisés par la maladie ou par les remèdes, aux
vieillards. Les malades peuvent se traiter eux-mêmes à l’insu des personnes
qui les environnent, remplir leurs travaux ordinaires et conserver le mystère
et la paix dans leur ménage. Les marins, les militaires, les voyageurs,
pourront se traiter par cette méthode dans toutes les saisons de l’année.
Les personnes éloignées auront soin d’affranchir leurs lettres. L’adresse
est au Cn Fleury, médecin, rue J.J. Rousseau, la maison du bureau de loterie, n°
351, à Paris. (Journal de Paris, 28 ventôse an 9-19 mars 1801.) ________________ |
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