| Dernière modification: 21/10/2002
Statistique. Département
du Var. - Moeurs. Sous
les rapports physiques, les Provençaux forment la nuance et les passages entre
les peuples du Nord et ceux du Midi de l'Europe. Ils
ont en général les cheveux châtains, quelquefois noirs, rarement blonds, la
peau brune, le regard vif et pénétrant, la physionomie spirituelle, mais
passionnée. Leur
taille est communément robuste, mais moyenne ; incapables d'un long travail,
ils n'ont que le premier feu, ils supportent avec peine le chaud et la soif,
plus facilement le froid et la faim, ce qui est un effet du climat. Leur
caractère est la légèreté, l'inconstance et la timidité dans les
entreprises. Ardents,
inflammables, exagérés, ils sont francs et braves, on les irrite par la
violence. Le
peuple y est plus superstitieux que fanatique, et généralement illettré. Dans
les classes élevées, on trouve la corruption des moeurs des grandes villes,
sans en rencontrer l'urbanité ; on remarque en général plus d'esprit que de
lumières, plus d'imagination que de jugement. Aussi
prompt à s'apaiser qu'à s'émouvoir, le Provençal est aisé à conduire, il
se laisse facilement étonner par l'appareil de la puissance ; le gouvernement
peut tirer un parti avantageux de cette disposition, dans les circonstances
difficiles. Les
plaisirs des Provençaux sont les mêmes que ceux du reste de la France, des
danses, des courses et des luttes dans les dernières classes. Les jeux, les
spectacles, les assemblées parmi les personnes aisées ; mais les uns et les
autres y portent les nuances du caractère provençal, la légèreté, la
vivacité bruyante, mêlée de rudesse et d'inconsidération. (Journal
de Paris, 9 germinal an 9-30 mars 1801.) |
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