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Dernière modification: 24/11/2002

Inoculation

L'inoculation est un procédé en usage en France depuis la moitié du XVIIIe siècle, qui visait à prévenir les dangers de la petite vérole en la communiquant de façon artificielle.

L'usage en était connu et pratiqué depuis longtemps dans les pays avoisinant la mer Caspienne, particulièrement en Circassie, pays d'où, assure l'Encyclopédie, les Turcs et les Persans tiraient leurs plus belles esclaves.

C'est ainsi que l'inoculation passa à Constantinople, puis se répandit en Europe. C'est lady Vortley Montague, épouse de l'ambassadeur d'Angleterre à la Porte ottomane, qui innova en faisant inoculer son fils, âgé de 10 ans, en 1717. Après son retour en Angleterre, en 1721, la mode se répandit dans le pays, et l'on vit même la princesse de Galles faire inoculer ses deux filles. Bientôt une vive polémique éclata entre les défenseurs de l'inoculation, et ceux qui y voyaient une invention du diable.

La pratique passa en France en 1723, accompagnée des mêmes débats. On notera que parmi les premiers défenseurs de l'inoculation on trouvait M. Dodart, premier médecin du Roi, ainsi que Chirac, Helvétius et Astruc.

Il fallut cependant attendre 1750 pour que l'inoculation commençât à être pratiquée plus largement en Europe, mais comme elle ne mettait pas les patients complètement à l'abri d'issues fatales de la maladie, elle déchaîna contre elle les adversaires de toute forme d'innovation.

L'inoculation se pratiquait de différentes façons, mais le plus souvent elle consistait à introduire, au moyen d'incision ou de piqûre faite au patient, de la matière liquide récemment recueillie des boutons d'une petite vérole naturelle et bénigne (mais pas toujours : en 1792, M. Marsillac faisait part à la société Philomatique, du succès de l'inoculation de deux enfants et d'un chien avec des croûtes varioliques pulvérisées étendues sur du pain avec du beurre).

D'après l'Encyclopédie "la quatorzième partie du genre humain périssait tôt ou tard de la petite vérole, et de sept malades attaqués naturellement, il en mourait un en moyenne". Il mourait également des inoculés, bien qu'en proportion infiniment moindre (1 sur 600 à Londres en 1755), mais c'est sur ces décès que se fondaient les adversaires de l'inoculation.

 

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Vaccination : On a remarqué en Angleterre que l'inoculation d'une matière variolique, extraite des boutons qui se trouvent quelquefois sur le pis des vaches, préserve de la petite vérole ordinaire, aussi sûrement que l'ancienne inoculation. Les nombreuses expériences qu'on a faites en Angleterre, et qu'on a répétées à Vienne et à Genève, prouvent que la maladie causée par l'inoculation de la vaccine (c'est le nom qu'on donne à ce nouveau traitement) est beaucoup plus bénigne que celle qui résulte de l'inoculation ordinaire. Dans le Journal du Publiciste, an 8, 17 ventôse, on lit que M. le duc de Liancourt avait ouvert une souscription de 150 louis pour faire l'essai d'un établissement où cette pratique serait mise en usage. Le temps et l'expérience nous apprendront ce qu'on doit penser de ce nouveau procédé. (Dictionnaire de l'Industrie, an IX, tome 3, p. 466.)

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Paris, 13 vendémiaire. A mesure que l’enthousiasme se refroidit, le système de la vaccine perd du crédit qu’il avait obtenu dans sa nouveauté. Le citoyen Alphonse Lévy, professeur de médecine à Paris, dit aujourd’hui qu’il eût été convenable d’observer les accidents de cette méthode, avant que d’en proclamer les succès. Ces accidents, selon lui, sont, chez quelques enfants, un ulcère rongeant, profond et de mauvais genre ; chez d’autres des érysipèles malignes avec des dispositions gangreneuses. Il a vu de plus qu’il restait sur le corps des personnes vaccinées des taches scorbutiques qui lui paraissent l’effet d’un précipité de carbone animal ; par ces raisons et quelques autres qu’il développe, il regarde la vaccine comme un présent funeste qui n’a pu être vanté que par de jeunes praticiens, qui peut laisser le germe de longues maladies et n’a pas même la faculté de préserver de la petite vérole. (Le Publiciste, 14 vendémiaire an 10.)

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