Dernière modification:
26/11/2002
Royaume de Ternate
Londres, le 20 janvier (30 nivôse).
Le royaume de Ternate, que les armes britanniques viennent de soumettre à notre
domination avec Tidor et les nombreuses îles qui en dépendent, et qui s'étendent
vers la Nouvelle-Guinée, tient de très près aux îles à épiceries. Il n'y a
pas encore beaucoup d'années que Banda et Embobine étaient soumises au roi de
Ternate, et que les Hollandais, sans être proprement ses vassaux ni ses
tributaires, lui payaient par politique, tous les ans, une légère somme
d'argent, et lui faisaient quelques petits présents.
La quantité de poudre d'or qu'on y recueillait, était, dans les derniers
temps, de très peu de conséquence, et l'on estime que la dépense, en pure
perte, faite pour soutenir cet établissement, n'allait pas à moins de 30 ou 40
000 livres sterl. par an. L'unique motif des Hollandais était d'empêcher dans
ces îles la multiplication des épices, en détruisant les arbres qui les
produisent : aussi l'on apprend que Ternate sera rendue à son prince naturel,
mais à des conditions suffisantes pour assurer à l'Angleterre exclusivement
tout l'avantage de ce commerce.
On a remarqué, lors de la reddition de ce pays, qu'il s'était trouvé
entre les mains de ses chefs, quelques fusils et de petites pièces de canon,
portant les marques et le numéro de la compagnie anglaise ; preuve convaincante
qu'il a existé entre ces îles et le continent une espèce de contrebande, que
toute la vigilance du gouvernement n'a pas su empêcher. (Le Moniteur Universel,
8 pluviôse an 10, 28 janvier
1802.)