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Dernière modification: 24/11/2002 Egypte
Rapport présenté aux consuls de la République par le ministre de
l'intérieur. Paris, le 17 pluviôse an 10. Citoyens Consuls, Pendant la durée de l'expédition d’Égypte, on a observé les antiquités de ce pays, les mœurs, l'industrie, le gouvernement des habitants actuels, toutes les productions naturelles ; on a rapporté des collections considérables de minéraux, de plantes, d'insectes, de poissons et d'oiseaux ; Des plans et dessins d'architecture, des vues perspectives et des copies exactes des bas-reliefs qui décorent les édifices anciens ; Enfin, on a recueilli une assez grande quantité de pierres gravées, de médailles, des manuscrits précieux, et quelques autres objets d'art et d'antiquités. Il est de l'intérêt des lettres, et l'on peut dire de la gloire nationale, de ne laisser dans l'oubli aucun des résultats d'un voyage si remarquable par son objet et par les circonstances dans lesquelles il a été entrepris. Quelque distinction que l'on puisse établir parmi ces ouvrages, ils concourent cependant à un but commun, qui est la connaissance complète du pays observé, et il y a une dépendance réciproque entre les faits de l'histoire ancienne d'une contrée, ceux de son histoire moderne, et ceux qui se rapportent à son état naturel et constant. On propose de rassembler tous ces résultats, et de les publier dans un seul ouvrage, en adoptant la forme qui a été suivie jusqu'ici par les différentes académies de l'Europe. (…) La publication de ce grand ouvrage offre au gouvernement une occasion vraiment extraordinaire de faire éclater l'intérêt qu'il prend aux beaux-arts. (…) L'intérêt des auteurs, leur intention déjà connue, la satisfaction de remplir un devoir, et l'espérance de se concilier ainsi l'estime publique et la faveur du gouvernement ; enfin, le désir de concourir à une entreprise littéraire qui doit laisser de grands souvenirs, tous ces motifs l'emporteront sur les premières difficultés d'une réunion si désirable. En conséquence, et pour parvenir à remplir l'objet indiqué dans le présent rapport, je propose le projet d'arrêté ci-joint. Salut et Respect,
Signé Chaptal.
Extrait des registres des délibérations des consuls de la République. Paris, le 17 pluviôse an 10. Les consuls de la République, sur le rapport du ministre de l'intérieur, arrêtent ce qui suit : Art. Ier. Les mémoires, plans, dessins et généralement tous les résultats relatifs aux sciences et arts obtenus pendant le cours de l'expédition d'Egypte, seront publiés aux frais du gouvernement. II. Les membres de l'Institut d'Egypte et autres qui ont coopéré à ces recherches, seront réunis par le ministre de l'intérieur, et chargés de la rédaction, direction et publication de ces divers travaux. III. Les artistes et auteurs qui seront chargés de la rédaction, conserveront les appointements dont ils jouissaient en Égypte, pendant tout le temps qui sera jugé nécessaire pour achever leur travail. IV. L'édition entière sera vendue au profit des auteurs, et la répartition du produit en sera faite d'après les bases qui seront adoptées par l'assemblée des artistes et auteurs eux-mêmes. V. Il sera nommé, par les auteurs, un secrétaire-rédacteur pris dans leur sein, tant pour rédiger une Introduction historique nécessaire à l'intelligence de l'ouvrage, que pour en disposer les diverses parties dans un ordre convenable. VI. Le ministre de l'intérieur est chargé de l'exécution du présent arrêté. Le premier consul, signé Bonaparte. Par le premier consul, Le secrétaire-d'état, signé, H.B. Maret. (Le Moniteur, 19 pluviôse an X, 7 février 1802.) |
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