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Dernière modification: 24/11/2002

Crayons

A la fin du XVIIIe siècle, les crayons de qualité étaient fabriqués en Angleterre au moyen de molybdène, substance qui ne se trouvait pas en France. Les crayons d'Angleterre étaient faits en introduisant dans des bâtons, ouverts dans leur longueur par une rainure, une pâte composée de poudre de molybdène  et de colle légère de poisson. La rainure était fermée ensuite au moyen d'une petite tringle qui s'y enchâssait exactement, et le tout était assujetti avec une ficelle, puis collé. Il ne restait plus qu'à tailler le bout du crayon en pointe pour écrire ou pour dessiner.

Le déclenchement de la guerre avec l'Angleterre devait donc causer un problème d'approvisionnement en crayons pour la France.

C'est alors (1794) que N.J. Conté inventa un procédé qui devait détrôner le crayon d'Angleterre : il imagina de mêler de la plombagine commune (ou graphite) finement broyée avec de l'argile parfaitement purifiée. La pâte obtenue était alors coulée dans des rigoles parallèles pratiquées dans une plaque de bois, préalablement bouillie dans de l'huile afin de détruire sa propriété hygrométrique. Cette plaque était recouverte avec une planche, également bouillie dans l'huile, et les deux pièces fortement serrées. En pénétrant peu à peu par les extrémités des rigoles, l'air desséchait graduellement les crayons, qui se détachaient du bois par suite du retrait qui en résultait, et la dessiccation était achevée dans une étuve. Puis, les crayons étaient placés verticalement dans des creusets, dont on remplissait les vides avec du charbon pulvérisé ou des cendres tamisées, et chauffés ensuite à une température d'autant plus élevée qu'on voulait obtenir une dureté plus grande. Après refroidissement, il ne restait plus qu'à monter les crayons, c'est-à-dire à introduire les bâtonnets argileux dans des cylindres de bois. Les crayons communs renfermaient, le plus souvent, 2 ou 3 parties de plombagine et 1 d'argile. En variant les proportions de ces substances, ainsi que le degré de calcination, on graduait à volonté la dureté des produits. Enfin, en ajoutant au mélange une quantité plus ou moins grande de noir de fumée, on obtenait toutes les nuances possibles de noir.

 

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Convention nationale.

(Extrait du rapport sur les arts qui ont servi à la défense de la république, fait par Fourcroy à la Convention nationale, le 14 nivôse, au nom du comité de salut public.)

Des objets qui, au premier coup d’œil, paraissent très petits, deviennent souvent d’une grande importance pour les hommes qui s’occupent de tous les besoins d’un grand peuple ; tel est le cas d’une découverte légère en apparence, mais d’une utilité non moins réelle pour les arts, dont je vais vous entretenir. On sait à combien d’usages, auxquels le sort de la patrie est à tous moments intéressé, le crayon noir, vulgairement nommé mine de plomb, est consacré. La matière qui le forme n’a point encore été trouvé en France, au moins dans le degré de pureté et de finesse qui le rendent précieuse pour presque tous les arts. L’importation des crayons d’Angleterre devient excessivement difficile depuis plus de six mois, et d’ailleurs il est beau pour la république de trouver les moyens de se passer de ses ennemis. Un artiste, sur l’invitation du comité, a imaginé de composer une nouvelle espèce de crayon avec le carbure de fer de nos montagnes et quelques matériaux communs auxquels il le mêle après l’avoir bien broyé, et de modifier par des procédés particulier ce crayon artificiel dans sa couleur, sa consistance et son grain, de manière à le rendre propre à tous les usages possibles, et à lui donner même à cet égard une supériorité bien prononcée sur le crayon anglais. Le comité a cru devoir encourager l’auteur de cette découverte, et le mettre dans le cas de former un établissement assez en grand pour fournir promptement à tous nos besoins.

(Le Moniteur, 19 nivôse an 3, 8 janvier 1795)

 

 

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