Liège

VOYAGE D’ETUDE A LIEGE ET A LA GLEIZE

SAMEDI 9 avril 2011

Au cours de l’année 2011, année du centenaire de la société, le voyage d’étude du 9 avril vers Liège et les Ardennes a particulièrement attiré mon attention. Normal, le programme prévoit la visite du musée Le Grand Curtius à Liège, fraîchement rénové et du musée Décembre 44 à La Gleize, remémorant le choc frontal entre les troupes américaines et le « Kampfgruppe Peiper ».

A 7h00, le réveil sonne. Mon dieu que c’est tôt un dimanche. Un coup d’œil par la fenêtre, le soleil est déjà levé et commence à chauffer. Le voyage s’annonce sous les meilleurs auspices. Devant l’Ecole Royale Militaire, l’autocar nous attend. Au moment du départ à 8h45, l’autocar est plein comme un œuf. L’ambiance est excellente, le temps passe vite, voilà déjà le complexe rénové du Grand Curtius. Nous y sommes accueillis par le Président de la société amie du Grand Curtius.

Le Musée d’Armes de Liège a ouvert ses portes pour la première fois en juillet 1885, à l’initiative de la ville de Liège et d’un fabricant d’armes local, Pierre-Joseph Lemille. Ce musée concrétisait la volonté de doter la Cité ardente d’une institution permanente consacrée à une de ses industries les plus caractéristiques : l’armurerie. Le musée était alors situé dans l’ancien hôtel de Hayne de Bomal, naguère propriété de Lemille, qu’il occupa jusqu’à son intégration dans le Grand Curtius. En fait, l’ancien Musée d’Armes de Liège est aménagé depuis 2009 dans un complexe abritant également sur 2 niveaux de nombreuses autres collections : Egypte, Armes, Arts de la table, Arts différenciés, Préhistoire, Haut Moyen Age, Verre, Rome, Bijoux, Collection Duesberg, Napoléon, De l’Eclectisme à l’Art nouveau, Développement de Liège. Belle synergie dans ce magnifique complexe parfaitement rénové et mis en valeur, mais quel casse-tête pour les conservateurs qui ont du choisir les pièces de collection exposées et laisser de nombreuses pièces intéressantes dans quelques sombres réserves par manque de surface d’exposition.

Le département des Armes du nouveau complexe comporte deux grandes parties :

La galerie des Armes civiles ne comporte que des armes blanches et à feu civiles : armes de chasse et de tir sportif, armes de défense personnelles et d’apparat ainsi que des armes d’exception. Ces dernières se distinguent soit par la qualité supérieure de leur exécution, soit par la notoriété de leur propriétaire, soit par leur caractère singulier. L’intérêt de cette collection est à la fois historique, technique et artistique.

La galerie des Armes militaires présente un choix d’armes militaires portatives, du Moyen Age à nos jours : armes blanches, à main et de jet, armes à feu d’épaule, de poing et de dotation collective, avec leurs munitions. La succession des systèmes d’armes, du plus simple au plus complexe, reflète l’évolution technologique au cours du temps et illustre différents événements historiques. Une sélection d’insignes d’ordres religieux et civils est aussi présentée avec un accent particulier sur les grands conflits auxquels la Belgique et en particulier la région de Liège ont été confrontés.

Nous avons bien sûr rapidement traversé les autres départements. Parmi ceux-ci, la collection du Baron et de la Baronne Duesberg exposée dans l’ancien Hôtel de Hayne de Bomal (1175-1778) nous a particulièrement émerveillés. Cet ancien siège de la préfecture de l’Ourthe, qui a échappé par miracle à la fureur de la révolution française, est un joyau néo-classique qui abrite les superbes pendules, bronzes dorés et porcelaines des XVIIIème et XIXème siècles de cette collection unique. L’ensemble des pièces exposées au Grand Curtius est évalué à 2,5 millions d’Euro et ne représente qu’un tiers de la collection complète du Baron et de la Baronne Duesberg, l’autre partie se trouvant à Mons. C’est une collection fabuleuse que beaucoup de pays nous envient.

Après cette visite impressionnante, nous reprenons la route vers 11h00 sans trainer car la journée est loin d’être finie. Le temps est magnifique, plein soleil, température douce et agréable, très belle lumière pour les photos.

Nous commençons à avoir faim et à sentir l’écurie. Enfin plutôt « Les Ecuries de la Reine », nom interpellant pour notre restaurant, installé dans de vieilles écuries restaurées avec goût, où nous allons déguster un excellent et convivial repas : « Civet de marcassin et sa garniture, boisson et dessert ». Vers 14h30, après avoir soigné notre corps, il faut maintenant penser à soigner notre esprit et notre connaissance de la Bataille de La Gleize en visitant son Musée Décembre 44.

Le 16 décembre 1944 après un barrage d’artillerie, l’Etat Major allemand déclenche d’Aix-la-Chapelle à Echternach l’offensive Von Runstedt avec comme objectif le franchissement de la Meuse et la reprise des installations du port d’Anvers. C’est dans le secteur Nord à la hauteur de Stavelot que l’effort principal est donné par le Kampfgruppe du colonel Peiper, fer de lance de la 1ère Panzer SS, division d’élite de la « Leibstandarte Adolf Hitler » qui enfonce les lignes de l’Armée américaine. L’unité spéciale des commandos du Colonel Otto Skorzeny, habillés d’uniformes américains et équipés de chars Sherman, sème la confusion et la panique dans les lignes américaines. Heureusement, grâce à la résistance farouche des troupes américaines et à un bombardement de 15 heures, l’attaque de la 1ère Panzer SS division est stoppée à Stoumont – La Gleize. Encerclé, Peiper doit abandonner ses véhicules et 135 blindés et s’enfuir à pied avec 800 rescapés à travers les lignes américaines. La bataille des Ardennes est perdue pour les Allemands.

Le Musée Décembre 44 de La Gleize, fondé en 1977, est construit sur les lieux mêmes de ces combats. L’exposition est articulée autour de 3 thèmes :

Une partie didactique avec la présentation des films d’époque tournés par les correspondants de guerre présents sur les lieux des combats à La Gleize et à Stoumont, une série de près de 400 photos d’époque, des cartes des opérations militaires, et des maquettes du village et des combats.

Une partie scénique avec 17 dioramas et 85 mannequins. Les scènes très réalistes, reconstituées dans des décors de combats, montrent des dizaines de soldats entièrement équipés et armés avec du matériel d’origine trouvé en grande partie sur le champ de bataille.

Une partie muséologique avec l’exposition de plusieurs collections : insignes, coiffures et casques, affiches de propagande, tracts et journaux, armes, modèles réduits de véhicules et d’avions, petits objets personnels, etc…

Deux pièces de collection exceptionnelles parmi de nombreuses autres attirent l’attention du visiteur : le char Tigre Royal 213 de 60 tonnes du Commandant Dollinger en place devant le musée et le porte-cartes personnel de l’Obersturmbannführer SS Jochen Peiper, commandant la 1ère Panzer SS. Cet objet fut découvert au lendemain des combats, abandonné près du Tigre Royal 213. Il porte, manuscrit, le nom de son propriétaire.

Après cette visite captivante, notre bus a repris la direction du retour vers Bruxelles. Une halte était encore prévue à Aywaille le long de l’Amblève. Nous avons découvert avec plaisir, en nous promenant le long de la rivière, les Fonds de Quarreux, déclarés « Patrimoine exceptionnel de Wallonie ». Le lit de la rivière est en effet encombré dmultitude de grosses roches arrondies. Ces roches datent du dévonien (moins 410 à moins 360 millions d’années) et sont ’une en réalité des roches de quartzite très résistantes et quasi inaltérables à l’érosion. En creusant son lit, l’Amblève a érodé le schiste friable de l’endroit et laissé intact de volumineux blocs de quartzite veinés de blanc aux formes arrondies. La promenade le long de l’eau et le soleil, nous ont donné soif. Un établissement fut rapidement localisé pour prendre un petit verre avant le retour à Bruxelles. Cette belle journée s’est terminée vers 20h00 avec des participants très satisfaits.

Denis HARDY

Administrateur SRAMA

Le reportage photographique de cette journée est accessible sur :

https://picasaweb.google.com/100171128013313345118/
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