MUSEE DE LA GRANDE GUERRE DE MEAUX

VOYAGE D’ETUDE EN FRANCE

AU MUSEE DE LA GRANDE GUERRE DE MEAUX

SAMEDI 23 JUIN 2012

Avec 52 passagers, l’autocar de Zwijndrecht quitte l’Avenue de la Renaissance à 7h59. Objectif le pays de Meaux en France. Parcours sans encombre sur les autoroutes E19, A2, A1, la nationale 330, en traversant les paysages bucoliques du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l’Oise pour atteindre le bassin parisien et l’Ile-de-France. Un arrêt d’une demi-heure à Assevillers le long de l’autoroute, nous offre l’occasion de nous dérouiller quelques instants les jambes et de déguster une boisson, voire un agréable croissant. Après trois cent quatre kilomètres, nous arrivons vers 12h30 au restaurant du Campanile, chaîne d’hôtels que notre Société d’Amis fréquente régulièrement au cours des voyages d’étude de la S.R.A.M.A. Un buffet froid nous y attend, ainsi qu’un délicieux buffet de desserts. Le buffet froid est légèrement moins bien achalandé que ceux que nous connaissons d’habitude.  Deviendrions-nous difficiles … ?

Après ces sympathiques et conviviales agapes, nous repartons et atteignons en moins de dix minutes le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, inauguré le 11/11/2011 par le Président Nicolas Sarkozy.

Erigé sur le territoire historique de la première bataille de la Marne, à l’entrée nord de la ville de Meaux, le Musée est bâti à proximité du monument américain « La Liberté éplorée », offert à la France grâce à une souscription publique lancée aux Etats-Unis en 1917. Ce Mémorial de la Bataille de la Marne, constitué de 220 bloc de pierre de Lorraine et Haut de 26 mètres, a été inauguré le 11 septembre 1932 et entièrement restauré en 2011.

Quant au Musée lui-même, il se présente sous la forme d’un immense parallélépipède de quelque 85x65x10 mètres, aux pignons dépourvus de fenêtres et posé à environ quatre mètres du sol sur plusieurs pilotis comme au temps des cités lacustres. Il offre quelque 3000 m² d’exposition permanente. Le toit-terrasse donne une vue panoramique de la région.

A une architecture moderne, correspond une muséographie moderne, adaptée à tous les publics, qui captive les sens du visiteur en proposant outre les pièces de collection, des projections d’images, des diffusions sonores, des bornes interactives, des scènes de reconstitution, des audio-guides … !

Une comparaison et même un esprit de concurrence, peuvent être envisagés entre le musée de Meaux et l’Historial de la Grande Guerre de Péronne, inauguré en 1992 conjointement par Helmut Kohl et François Mitterand . Le musée de Péronne a un caractère légèrement plus intellectuel et, pour mémoire, a déjà été visité à l’occasion d’un voyage d’étude de la S.R.A.M.A. en date du 26 mai 2008.

Mais revenons à Meaux. Le Musée de la Grande Guerre s’appuie sur une très grande richesse d’objets d’une exceptionnelle diversité, où se côtoient le civil et le militaire, l’important et l’accessoire. Comme cela se produit souvent, une collection privée se trouve à l’origine de la constitution du musée. Jean Pierre Verney, collectionneur privé et passionné, met à disposition du musée de Meaux un patrimoine de quelque 20000 objets et 30000 documents.
L’intérieur du bâtiment est structuré pour tenter d’agencer la visite dans un sens chronologique des évènements et ce au moyen d’une double succession de niches thématiques où l’humain prédomine sur le caractère militaire d’un conflit.

La première succession de niches se décline comme suit :
­ 1. « Oublier … jamais ! »
, premier message audio-visuel d’introduction au devoir de mémoire,
­ 2. Les états d’esprit
, tels qu’ils existent principalement en Europe avant 1914,
­ 3. De l’école à la chambrée
, ou de l’éducation et de la formation vers la caserne,
­ 4. Une Europe partagée
, dans l’attente de quelque chose,
­ 5. Sarajevo
, le prétexte,
­ 6. Partir pour un été
, un conflit de courte durée,
Dans une grande nef qui symbolise les quatre années de guerre, suivent :
­ 7. La Marne en 1914,
­ 8. Les tranchées
, avec présentation de canons, d’un taxi, d’un camion, d’un pigeonnier mobile, d’un avion, d’un blindé,
­ 9. La Marne en 1918,
­ 10. Vers la victoire,
­ 11. L’Armistice,
­ 12. Les illusions de la victoire
, second message audio-visuel de conclusion soutenant une nouvelle introduction au devoir de mémoire, ce n’était pas la der. des der. … !
­ 13. La construction de la mémoire, photos au sol quelque peu insolites.

La seconde succession de niches propose des évocations grâce à la juxtaposition didactique de petits objets et de mannequins complètement équipés :
­ A. Une guerre nouvelles, par l’évolution importante des technologies disponibles, dont l’avion, les blindés, les gaz, la mécanisation, les armes automatiques aux cadences de tir élevées,
­ B. Une mobilisation générale, toutes les couches de la population sont impliquées, surtout les plus démunies,
­ C. Femmes et sociétés, prélude d’une émancipation accélérée,
­ D. La tranchée au quotidien, quelque peu semblable à l’exposition temporaire du M.R.A. « Bric-à-brac de soldats entre la vie et la mort » de mars 2012,
­ E. Tactique et stratégie
­ F. Corps et souffrances
, images interpellantes des soins médicaux apportés aux blessés physiques et psychologiques, aux sequelles mentales d’une guerre,
­ G. Vivre loin de son pays, de sa famille, de ses relations,
­ H. Une guerre mondiale, le monde entier vient se battre en Europe,
­ I. Du bled à la tranchée
­ J. Les Etats-Unis d’Amérique
, deux millions de soldats américains débarquent sur le vieux continent.

Il est vain d’envisager décrire les objets examinés ou les documents visualisés, tous munis d’une histoire spécifique. D’autant que trois heures de visite sont bien courtes, alors qu’il conviendrait de consacrer plusieurs heures par niche thématique.
Néanmoins un objet a intrigué plus d’un d’entre nous. Il s’agit d’une plaque métallique de 20×20 cm munie d’un crochet en son centre et fixée au moyen de trois lanières en cuir sur la poitrine d’un mannequin de fantassin allemand. Selon les explications de la vitrine, le crochet est destiné à dégoupiller les grenades gaufrées et sphériques allemandes.
L’objectif du compte rendu est de vous encourager à visiter le Musée de la Grande Guerre à Meaux, surtout si vous circulez dans cette région.

Le musée de Meaux dispose également d’un site : www.museedelagrandeguerre.eu
Il en est de même du musée de Péronne : www.historial.org

Après le verre de l’amitié offert dans la buvette du musée vers 17 heures 30, nous reprenons le car pour un retour de 300 km avec un arrêt à l’Arche d’Assevillers et un arrivée à Bruxelles vers 22 heures. Merci à notre Administrateur Fons Wuyts et à son équipe pour la qualité de l’organisation de cette expédition.

Pour terminer mes commentaires, je m’interroge depuis toujours, ainsi que beaucoup d’autres, sur la signification de « grande », comme si un guerre pouvait être grande … Je préfère parler de la guerre de 14/18 ou de la WWI, tout en me questionnant de savoir quelles seraient les affres d’une WWIII.

Philippe Kodeck
Administrateur S.R.A.M.A.

Le reportage photographique de cette journée est accessible sur :

https://picasaweb.google.com/100171128013313345118/
MuseeDeLaGrandeGuerrePaysDeMeauxPhotosNoellaGuyDeRoy#